Genève est une ville dans laquelle il manque de place. Chaque lieu a une utilité spécifique et est défini par une limite quelle qu’elle soit. C’est pourquoi mon intention était de savoir s’il restait un lieu qu’on pourrait qualifier de no man’s land. La série de photo est accompagnée d’une édition qui répertorie tous les toits inexploités de sept quartiers de la ville. Le propos est de révéler le potentiel de ces surfaces. La majorité des toits de la ville offre une surface plate et elle n’est pas exploitée. En s’intéressant à un sujet qui appartient au domaine de l’urbanisme, le projet questionne la condition humaine dans notre société, le fait que les gens s’enferment à l’intérieur de leur propriété. Pourquoi les urbanistes et les architectes n’ont pas développé ces zones extérieures? En trouvant une utilité aux toits plats de Genève, on pourrait complètement changer notre manière de vivre, vu la quantité gigantesque de mètres carrés qu’ils offrent.
Le Paon
Je suis magnifique, je suis un paon
Mon espèce est unique à travers les ères et le temps
Mes plumes possèdent mille et une couleurs
Je scintille dans un milieu sombre
Sauvage, noir et obscur : on l’appelle la nature.
Parfois ma queue traîne derrière mon superbe corps
Telle un trésor de filaments d’or
Soudain elle se déploie, éblouissante
Je fais la roue, préoccupé par l’exactitude des rayons
Chacune de mes plumes s’élève, formant un soleil.
C’est alors que tous les animaux sont attirés
Par mon merveilleux et majestueux défilé,
Je marche lentement mais sûrement
Devant la foule des yeux ignorants.
Les défauts? Je ne les connais pas.
Ce sont les autres qui les portent.
Moi, je suis le luxe, la légèreté, la volupté.
J’ai été façonné sans aucune erreur ;
Représentant la seule splendeur
J’ai vraiment été créé sans rature
Et je nage au milieu des fautes et des égarements.
Face à l’érosion du paysage
Moi je reste le même, parfait
Et dans l’aberration de ce décor,
Moi, mon corps, mes pensées sont de l’or.